Le chevalet de guitare acoustique permet la transmission de la vibration des cordes à la table d'harmonie. Sa diversité de matériaux et de formes soulève la problématique à l'origine de ce travail : quelle influence le matériau et la forme des chevalets ont-ils sur le son de la guitare acoustique ? A l'heure actuelle, bien que ce sujet intéresse les facteurs d'instruments et les musiciens, peu de travaux scientifiques ont porté sur cette question. Le chevalet est souvent considéré comme une inhomogénéité locale dans les propriétés de la table d'harmonie. Seuls les travaux de Torres & Boullosa (Applied Acoustics, 2009) semblent concerner ce sujet spécifiquement. Les résultats de leur étude montrent que les propriétés mécaniques du chevalet ont un effet mesurable sur les fréquences et les amplitudes des modes de vibration de la guitare. Cependant, leur analyse se limite à une comparaison qualitative des admittances et des déformées modales. Ce travail, co-encadré par Jean-Loïc Le Carrou (Institut d'Alembert, équipe LAM), Kerem Ege (LVA) et Quentin Leclère (LVA), consiste premièrement en une évaluation quantitative de l'influence des propriétés du chevalet sur les caractéristiques vibratoires de la guitare. La variation des paramètres modaux du système d'étude, qui est dans le cadre de ce travail une plaque rectangulaire en aluminium simplement supportée (Robin et al., Acta Acustica united with Acustica, 2016) sur laquelle divers chevalets sont successivement collés, est évaluée par analyse modale. Pour ce faire, les méthodes LSCF (Linear Square Complex Frequency estimator) et LSFD (Least Square Frequency Domain estimator), introduites par Guillaume et al. (Proceeding of IMAC, 2003), sont utilisées. Deuxièmement, l'effort transmis par le chevalet à la table d'harmonie est estimé par la méthode CFAT (Corrected Force Analysis Technique), introduite par Leclère & Pézerat (Journal of Sound and Vibration, 2012).