Le statut de la nasale vélaire en bedja ayant été récemment remis en cause, ce travail, composé de deux parties distinctes, démontre, d'une part, l'inexistence d'une nasale vélaire phonologique, et corollairement, l'existence de toute une série de mi-nasales phonétiques, et s'interroge, d'autre part, sur les conditions historiques de l'apparition non prévisible d'un élément nasal devant une première consonne radicale dans certains processus de flexion et de dérivation. Cet élément nasal pose en effet des problèmes étymologiques et comparatifs qui, s'ils ne sont pas encore tous résolus, montrent que tous les termes concernés ne se prêtent pas à une reconstruction par la perte d'une nasale, mais obligent à envisager des origines diverses et notamment des évolutions inverses, avec acquisition d'un trait nasal. Les nasalisations qui apparaissent synchroniquement comme spontanées en bedja pourraient bien être, pour partie, non pas un héritage, mais une évolution récente, soit interne, soit par contact.