L’étude concerne les problèmes de détermination nominale et plus précisément les constructions qui permettent l’expression de l’appartenance et de la possession dans les six langues sémitiques méridionales regroupées sous le terme générique de langues sudarabiques modernes, et parlées au Yémen et en Oman. Deux types de construction sont attestés : synthétique et analytique. Dans la première, seul l’ordre des constituants explicite la valeur existant entre les deux éléments nominaux, dans le second type les deux constituants sont connectés par un marqueur spécifique. Les deux constructions peuvent coexister dans une même langue, elles se différencient du point de vue syntaxique et sémantique. Sont dégagés les points communs et les divergences qui existent entre ces langues ainsi que les traits atypiques qui caractérisent une langue à l’intérieur du groupe SAM. La comparaison avec les autres langues sémitiques méridionales parlées sur la côte africaine de la mer Rouge permet de mieux appréhender les rapports entre sudarabique et éthio-sémitique et de mieux apprécier d’un point de vue typologique ces constructions. Pour les langues du Yémen, les données sont essentiellement celles relevées sur le terrain par l’auteur (entre 1983 et décembre 2010), pour Oman, elles sont empruntées aux sources éditées.