Gérer une collection géologique hétérogène d'un laboratoire de recherche
Abstract
Les collections du Laboratoire Magmas & Volcans (LMV) sont méconnues du monde scientifique et du grand public. Elles font néanmoins partie des vingt collections françaises référencées dans le “World Directory of Mineral Collections”. Les collections ont la particularité d’être hétérogènes, reflétant l’évolution dans le temps des thématiques scientifiques abordées.
En 2016, le laboratoire a déménagé dans un bâtiment neuf dans lequel un lieu de stockage de 600 m2 est dédié aux collections : 100 m2 pour la collection de minéralogie (+ de 6000 échantillons), et cinq salles de lithothèque (500 m2) où sont rassemblés les roches, fossiles et vieux instruments.
Les collections remontent au XIXème siècle. Elles se sont enrichies à la suite de legs d’éminents scientifiques, d’acquisitions (collections Deyrolles, Pisany, Demarty...) et d’apports réguliers des membres successifs du laboratoire. Les échantillons présents dans nos collections ont donc des origines diverses, provenant notamment d’anciennes études (publiées ou non), travaux de thèses ou d’excursions géologiques.
Un grand nombre de pièces rassemblées ont été collectées dans le Massif Central, avec une abondante collection de minéraux du métamorphisme, du volcanisme, et de minerais. Ce fond régional est très riche, et à peu près complet pour les variétés existantes. Il comprend des échantillons “historiques”: exemple du saphir du Sioulot, des cristaux maclés d’orthose de Four la Brouque, de minerais des gisements miniers auvergnats (Pontgibaud, Brioude-Massiac, etc.). Il comprend également de nombreux échantillons d'anciennes colonies (pays d’Afrique, Madagascar), dans lesquelles les géologues clermontois ont travaillé.
La prise de conscience d’une gestion des collections au laboratoire est apparue seulement depuis le déménagement des locaux. Une Commission des Collections, interne au laboratoire, composée de six enseignants-chercheurs n’ayant aucune décharge, et d’un personnel technique à temps partiel sur cette mission, a été créée. Notre première difficulté est l’élaboration d’une stratégie d’inventaire et de stockage, devant un nombre considérable d’échantillons (~63 000) “historiques” et “actuels”. Nous devons concilier les différents inventaires, selon les échantillons et leurs usages potentiels.
Néanmoins, le laboratoire est doté d’une bibliothèque crée en 1856, ce qui permet d’optimiser l’inventaire, et d’enrichir les collections avec des documents anciens.