Trajectoires et historicité de deux motifs iconographiques - CNRS - Centre national de la recherche scientifique Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2013

Trajectoires et historicité de deux motifs iconographiques

Résumé

Regroupant des systèmes graphiques propres aux deux cent cinquante groupes linguistiques et couvrant de nombreuses variantes contemporaines, l'art aborigène est pourtant souvent réduit dans l'imaginaire collectif à la seule expression des peintures à points et des peintures en croisillons, qui sont le domaine des peuples du désert et de la terre d'Arnhem. Dans la même perspective réductionniste, ces deux pratiques sont parfois présentées sous le seul angle de la tradition, occultant les formidables expériences artistiques et les réflexions éthiques que développèrent les anciens et les artistes aborigènes. Dans le domaine rituel, les lignes reliant des cercles concentriques, motifs propres aux peuples du désert, symbolisent les actions des êtres ancestraux et les paysages qu'ils façonnèrent. En Terre d'Arnhem, un des motifs récurrents est un maillage de lignes, brillant à l'image des êtres mythiques. Codifiés, ces éléments iconographiques ne peuvent être déchiffrés sans l'aide des récits que chantent les anciens et qu'ils transmettent au gré des initiations. Mais de récentes études en anthropologie et en histoire de l'art ont montré la façon dont des artistes aborigènes ont déployé depuis les années 50 d'autres valeurs, politique, sociale et esthétique, par le biais de nouveaux médiums (Langton, 1993), du mouvement donné à la composition (Myers, 2002 ; Morphy, 2008), des effets de matière (Watson, 1999 ; Manning, 2009) et par l'intention motivant la création de l'œuvre. Tantôt expression du pouvoir spirituel des ancêtres, tantôt réappropriation symbolique du territoire, l'art aborigène doit se comprendre non comme un ensemble homogène mais comme un vaste champ d'expérimentations plastiques et visuelles. Cet article entend démontrer que les cercles concentriques et les croisillons ne sont pas tant l'élément constituant l'unité visuelle de l'art aborigène que le point à partir duquel des artistes ont déployé un haut degré de conceptualisation et de nouveaux idéaux esthétiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00924530 , version 1 (06-01-2014)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00924530 , version 1

Citer

Géraldine Le Roux. Trajectoires et historicité de deux motifs iconographiques. 2013. ⟨halshs-00924530⟩
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