Ronsard inventeur de fêtes à la cour des derniers Valois Pierre de Ronsard ne s'est pas contenté de composer des vers mignards invitant telle ou telle muse à l'amour, ou, à l'inverse, d'écrire « d'une plume de fer sur un papier d'acier » pour défendre la politique de Catherine de Médicis, dans les Discours des misères de ce temps adressés à ses ennemis huguenots. Il fut aussi l'auteur d'une poésie festive souvent mal connue, une poésie qui fit de lui, de la fin des années 1550 au début de la décennie 1580, à la fois l'un des principaux maîtres des plaisirs royaux mais aussi l'un des plus grands artisans de la diffusion, par ces fêtes, d’une véritable mythologie des derniers Valois. Que cette poésie fût inscrite dans le décor, récitée ou chantée, Ronsard lui laissa toujours une place de choix dans l’économie de ses œuvres : dès 1567, ces pièces de circonstance sont, pour la plupart, reprises dans les différentes éditions collectives que le poète a pu livrer de ses compositions. C’est dire combien ces textes étaient pour lui dignes de passer à la postérité qui, pourtant, les a massivement ignorés.