TRAVAIL DE LA PROPRIETE ET PRODUCTION DE L’ESPACE
Résumé
La littérature sur le patrimoine des ménages braque le regard sur deux grandes évolutions : l'accroissement global de leur patrimoine (notamment immobilier), sa financiarisation, et, accessoirement, le fait que ces deux tendances accentuent les inégalités sociales. Je débuterai mon propos en donnant un aperçu de ces deux évolutions.
Je dirai ensuite pourquoi, à mon sens, cette vision étroitement économique est réductrice : elle donne à penser que la différence entre le patrimoine des plus riches et celui des plus pauvres est seulement quantitative et que la propriété a pour tous un sens univoque. Or le rapport à la propriété varie intensément d'une classe sociale à l'autre. Ce qui contribue, probablement, à remodeler les identités de classes.
Pour saisir le rapport que les individus entretiennent à leur propriété, je pense que le terme de travail peut être utile. En m'appuyant sur plusieurs recherches, je montrerai que les propriétaires « travaillent leur propriété » et peuvent être conduits à « travailler avec leur propriété ». Le terme « travail » vient notamment souligner la porosité entre activité professionnelle et activités relatives à la propriété.
Je conclurai mon propos en essayant de montrer que l'idée de « travail de la propriété » peut constituer un apport aux réflexions sur la production de l'espace.
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