En 1574, Charles de La Mothe, épaulé par quelques amis, se charge de la publication des Oeuvres et meslanges poetiques du Sieur du Lymodin, Etienne Jodelle, mort l’année précédente, et essentiellement connu de son vivant pour ses tragédies. Cette édition posthume ne manque pas d’être problématique, Jodelle n’en ayant été ni l’instigateur, ni le contemporain. La matière de ce recueil quelque peu factice est très hétérogène, ce que souligne le terme « meslanges » inséré dans le titre. Malgré le classement opéré par La Mothe, certains groupes de textes manquent d’unité et accueillent des poèmes privés de leur contexte originel et souvent mal interprétés par l’éditeur et ami de Jodelle. Il en est ainsi des Amours et des Contr’Amours sur lesquels nous avons décidé de nous concentrer ici . L’étrangeté et la facticité même du recueil confectionné par La Mothe nous interdisent toute lecture biographique des textes, ce qui fait de l’espace littéraire choisi un lieu de recherche particulièrement intéressant sur la question du sujet poétique amoureux.