En 1993-94 puis en 1997, deux guerres civiles ravagent Brazzaville, la capitale du Congo et ses environs. Elles exploitent les tensions ethno-régionales au profit des chefs de partis politiques rivaux. En 1993-94, la première a commencé par un conflit de quartiers, opposant un parti gouvernemental ancré dans le sud-ouest du pays (Pascal Lissouba, qui a "inventé" le groupe identitaire "Nibolek" avec ses miliciens dits "Zulus") à des opposants politiques soutenus par leurs propres milices ancrées dans la culture des pays Kongo et Lari (Bernard Kolelas et ses "Ninjas"). En 1997, beaucoup plus grave, la guerre entre le gouvernement et l'ex-président Sassou Nguesso a impliqué non seulement les milices "ethno-régionales" (Ninjas, "Zulus" et Cobras), mais aussi des factions de l'armée soutenant D.Sassou Nguesso. Après avoir provoqué un exode urbain massif, la guerre s'est terminée par la reconquête du pouvoir par le général nordiste (toujours au pouvoir en 2023). Cette guerre a cristallisé le clivage Nord-Sud qui perturbe la vie politique du Congo depuis l'indépendance, accentué la territorialisation des quartiers de la capitale et affaibli la région du Pool dans l'organisation de l'espace congolais.