BONAVENTURE, THOMAS D'AQUIN ET LA SACRA DOCTRINA
Résumé
Dans le cadre du colloque "Bonaventure et Thomas d'Aquin en dialogue" à l'occasion des 750 ans de la mort des deux maîtres de l'Université de Paris, j'ai étudié les relations entre ces auteurs à propos de la notion de théologie comme science. On connaît l'influence que les écrits du maître franciscain ont exercé sur ceux du maître dominicain, mais aussi les divergences radicales entre les deux auteurs. L'exemple de la notion de théologie est emblématique de ces relations. L'intuition de Bonaventure d'appliquer la notion aristotélicienne de subalternation des sciences entre théologie et Écriture Sainte est rejetée par Thomas parce que réductrice du rôle de la raison en théologie. Mais Thomas se servira ensuite de cette même notion pour subalterner la théologie à la science de Dieu lui-même, ce qui lui permet de concevoir un usage intégral de la raison en théologie, Dieu étant à l'origine de la vérité révélée et de la vérité rationnelle, garant de l'accord entre les deux. Dans cette étude, j'ai donc montré non seulement les caractéristiques de la théologie comme science selon les deux maîtres, mais surtout les raisons des différences entre ces deux conceptions de la théologie, avec les conséquences que ces choix de chacun des maîtres ont sur les différents domaines de la discipline théologique, de l'anthropologie à la christologie, de la Trinité à la morale.
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