Energy from a more-than-human perspective. Milieux, films and the ecology of image
Réanimer l'énergie. Milieux, films et écologie des images
Abstract
A large part of my research is dedicated to the study of contemporary climate-energy transition processes, in particular the development of renewable energy technologies. The ecological issues, although major, are often reduced to the management of impacts of infrastructures on the surrounding environments and landscapes. This technocentric approach relegates the living environment to the background. Approaching energy from a more-than-human perspective means looking at it as more than a physical resource, available for exploitation; it means opening the inquiry to multiple energy worlds; and experimenting methodologies that provide life and vitality to the living environments.
On this path, I am proposing a shift in my research posture, to initiate other ways of working with those who stand in the background of the transition processes. My aim is to study more finely the socio-ecological justice issues that emerge from these processes, and to help invent collaborative research methods. To this end, I am proposing an original research project on the links between ecology and the film medium. How can the film medium help us to think about energy issues with and in relation to the living environment? First, I study the uses that geographers have historically made of film (from 1900s to 2020s). Second, I study contemporary debates on the ecology of images. These ecologies - visual, medial, animist and speculative - help us to think about environments in a way that is not anthropocentric, and that restores their vitality and expressiveness. At last, I present a creative-based research that involves filming with the lower atmosphere in the Grenoble air basin. More than just a tool, the film medium is changing the way we pay attention, keep track and write about contemporary ecological issues. The framework opened at the cross-road of ecology and cinema opens up new perspectives for studying contemporary processes climate-energy transition.
J’ai consacré une part importante de mes recherches à l’étude des processus contemporains dits de transition climat-énergie. La part des milieux bien que majeure y est souvent reléguée à l’arrière-plan. Les milieux sont réduits à des vecteurs énergétiques, et sont pris en charge selon un raisonnement par limitation d’impacts, technocentré. Réanimer l’énergie, c’est quitter l’a priori physique de l’énergie comme force naturelle, disponible à l’exploitation ; c’est pluraliser les perspectives et les mondes énergétiques ; c’est redonner vie et vitalité aux milieux vivants qui sont arraisonnés par ces processus de transition.
Je propose un déplacement de ma posture de recherche, pour initier d’autres façons de compagnonner avec ce, celles et ceux qui se tiennent à l’arrière-plan des processus de transition. Ce déplacement vise à mieux étudier les enjeux de justice socioécologique qui émergent de ces processus, et à contribuer à inventer des dispositifs de recherche conviviaux et collaboratifs. Pour ce faire, je propose une recherche inédite sur les liens entre l’écologie et le médium-cinéma. Que peut le médium-cinéma pour penser les questions d’énergie avec et à l’endroit des milieux ? Je reviens sur les usages que les géographes ont de ce médium, d’abord usité comme une médiation pour explorer des mondes sociaux et culturels. Je propose d’intégrer les apports issus des réflexions sur l’écologie des images. Ces écologies - visuelles, médiales, animistes, spéculatives, aident à penser un abord non anthropocentré des milieux, qui redonnent vitalité et expressivité à ces derniers. Je partage une expérience de recherche-création en cours consistant à filmer avec la basse atmosphère dans le bassin d’air de Grenoble. Plus qu’un outil, le médium-cinéma change les manières de prêter attention, de garder trace et d’écrire, en ouvrant celles-ci à des présences, de sensibilités et de savoirs situés. Ceci ouvre de nouvelles perspectives pour étudier les processus contemporains d’exploration des milieux (marins, terrestres, souterrains) par de nouvelles technologies au nom de la transition climat-énergie.